Libre circulation dans l’espace maghrébin : le camouflet algérien déterminant pour la volte face du gouvernement ?!

Libre circulation dans l’espace maghrébin : le camouflet algérien déterminant pour la volte face du gouvernement ?!
National
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Le gouvernement algérien vient de refuser « l’offre » émise par le gouvernement tunisien, annoncée par le secrétaire d’État aux affaires africaines, maghrébines et arabes, M. Abdallah Triki, le 26 juin dernier et se rapportant à la circulation libre des ressortissants du Maghreb en Tunisie et notamment la possibilité pour eux de pénétrer le territoire tunisien en présentant seulement leur carte d’identité nationale. Le gouvernement algérien a fait savoir que leur refus d’accepter cette proposition pour diverses raisons. Tout d’abord, il n’a certainement pas apprécié qu’une décision aussi importante, et impliquant tous les États de la région, soit prise d’une manière unilatérale par son homologue tunisien. Encore une fois, le gouvernement se mêle les pinceaux en omettant de se concerter avec les intéressés et en oubliant de se consulter avec eux. Et cela, contrairement aux us et traditions diplomatiques en vigueur dans les relations internationales. Car, il s’agit d’une mesure qui a un lien intime avec la souveraineté de chaque État. Cette position a-t-elle joué un rôle dans la volte-face du gouvernement qui semble être revenu sur cette mesure annoncée auparavant. Car, le ministre des Affaires étrangères, M. Rafik Ben Abdesselam, a curieusement indiqué dans une déclaration faite hier que l’entrée des ressortissants maghrébins se fera toujours par le biais du passeport, qu’aucune mesure exceptionnelle n’a été prise, et qu’il s’agit simplement d’une tendance qui privilégie l’ouverture sur l’ensemble des pays maghrébins dans le cadre de la complémentarité économique et politique de la région. Ensuite, et c’est là un aspect sur lequel bon nombre de partis politiques et institutions de la société civile tunisiens ont mis le doigt, le gouvernement algérien craint qu’une pareille décision ne soit exploitée par les différents groupes armés pour intensifier la contrebande d’armes et faciliteraient leur circulation dans cet espace. D’ailleurs, l’armée tunisienne a décidé dernièrement de décréter le désert comme zone militaire fermée. Autrement dit, et au moment où le gouvernement prenait cette « d’ouverture », l’armée nationale, pour des motifs de sécurité évidents et à cause des accrochages qu’elle a eus avec certains mouvements terroristes ou présumés comme tels, opte pour un tour de vis ! Une contradiction qui met en porte à faux les gouvernants civils qui semblent perdre de vue les menaces et les dangers qui pèsent sur la stabilité et la sécurité de notre pays. Il faut comprendre que cette décision d’ouverture ne part pas d’un point de vue rationnel, pour développer par exemple les rapports économiques ou les échanges entre nos pays et nos peuples, mais part d’une conviction, celle de noyer cet espace par les flux migratoires islamistes qui trouve sa source dans la conception de la majorité qui ne croit qu’à la Ummah Musulmane au détriment des entités nationales actuelles. Ce n’est donc pas un hasard que certains prédicateurs algériens ont appelé leurs fidèles à visiter la Tunisie en tant que touristes pour, disent-ils, « aider nos frères tunisiens », lisez nos « Frères Musulmans »…



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