Logements pour les journalistes : les dangers de la reproduction d’un système corrompu !

Logements pour les journalistes : les dangers de la reproduction d’un système corrompu !
National
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Le Syndicat National des Journalistes vient d’obtenir la promesse de la part du ministre des domaines de l’État, M. Slim Hamdane de bénéficier d’un lotissement qui sera réservé aux journalistes pour leur permettre d’accéder à la propriété d’un logement. L’un des représentants syndicaux, M. Zied El Heni, a considéré que cette démarche entre dans la perspective de garantir un certain confort matériel aux journalistes, garant lui-même de leur indépendance qui demeure le pilier fondamental de la liberté de la presse. Cet accord intervenu entre les deux parties est certainement louable, dans un certain sens, dans la mesure où il permet à une frange intellectuelle chargée du pouvoir d’information d’avoir toutes les assurances se rapportant à leur vécu quotidien, et à bénéficier entre autres d’un logement décent. Cependant, il s’agit là d’une revendication qui n’est pas propre aux journalistes, mais elle concerne aussi toutes les autres franges des intellectuels comme les Universitaires, les Enseignants et bien d’autres qui mériteraient eux aussi un pareil geste. Notre crainte est que cette méthode ne s’avère que la reproduction d’un mécanisme qui a été déjà utilisé par le régime déchu pour amadouer les journalistes et les instrumentaliser en sa faveur à tel point que le secteur de l’information était devenu le pire du monde à la « belle » époque d’Abdelwahab Abdallah ! En effet, les journalistes avaient, entre autres, bénéficié des mêmes avantages sous l’ère Ben Ali avec des lotissements et des logements à la Cité El Ghazala en 1995 (quartier par ailleurs baptisé quartier des journalistes) à des prix défiant toute concurrence et avec des prêts très avantageux. Sans oublier les autres techniques corruptibles comme les avantages pécuniaires ou les promotions indues. S’il est tout à fait normal qu’une corporation comme celle des journalistes puisse chercher à décrocher des avantages matériels, il convient de les limiter dans un cadre précis, celui d’un avantage acquis de l’État tunisien, et non pas accordé par une quelconque majorité politique ; ce qui aurait pour conséquence de ramener notre information à la case départ, celle que nous avons cru avoir définitivement enterrée, celle de n’être qu’un appendice au service du pouvoir politique en place et du parti politique qui gouverne !



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