Suite au refoulement prédicateurs marocains, les salafistes déclarent la guerre à Ennahdha

Suite au refoulement prédicateurs marocains, les salafistes déclarent la guerre à Ennahdha
National
print



Annoncée à la une du journal "Le Maghreb" dans sa livraison de ce jour, la position de Cheikh Abou Iyadh, le chef de la mouvance jihadiste exprimée à la suite du refoulement des deux prédicateurs marocains, est une véritable menace pour la sécurité de l’État et l’ordre public d’une façon générale. Cette position ressort d’un discours prononcé hier à la mosquée El fath à Tunis, après la prière d’el Asr, repris textuellement par le journal. Parmi les passages reproduits qui retiennent l’attention, le chef de la mouvance a salué la mobilisation de ses partisans qui se sont mobilisés à l’aéroport pour forcer les autorités à renoncer à la décision de refoulement. Ils ont accusé le mouvement Ennahdha d’être derrière cette «insulte» et déclaré que le mouvement, à bout de patience, allait réagir en cas de boycott de la manifestation prévue ce dimanche à Kairouan. Au sujet de l’implication des autorités, Cheikh Abou Iyadh n’a pas remis en cause le gouvernement, bien que la décision du refoulement ait été exécutée par la Douane. Il a rejeté toute la responsabilité sur Ennadha qui a été contacté à plusieurs reprises pour valider cette invitation et qui a donné des assurances dans ce sens. Il a ajouté que ce parti choisit en toute discrétion les invités de la Tunisie en fonction de ses intérêts et de ses convictions, rappelant l’invitation faîte à Cheikh Rafstanjeni du Maroc et bien avant la visite en Tunisie de McCane et l’accueil aux juifs venus en pèlerinage. Il a, par ailleurs, mis en garde contre toute tentative de boycott indiquant que son mouvement détient des informations qui prouvent que la police entend se servir de délinquants pour gâcher cette rencontre. Ces derniers (délinquants) qui se sont vu promettre l’arrêt des poursuites et la radiation des peines, auraient contacté le mouvement et lui auraient communiqué les noms de ceux qui veulent les utiliser. Implicitement, il confirme la relation de son mouvement avec les délinquants et les criminels, même s’il justifie leur attitude par l’éveil de la conscience religieuse. Au-delà de ce discours sui generis, le mouvement passe à la vitesse supérieure en s’attaquant carrément à qui n’a pas été, cette fois-ci, complice de leurs actes. Est-ce le début de l’affrontement inévitable prévu par Ali Laarayedh, ministre de l’Intérieur et annoncé dans le journal le Monde, lui qui a l’aval du chef du gouvernement et l’estime de certaines figures de l’opposition et qui jouit d’une grande popularité au sein de son Parti ? En tout état de cause, il est grand temps que les autorités agissent et réagissent pour mettre de l’ordre dans la société et mettre un terme à ce genre de manifestations scandaleuses où on ne se limite pas à fustiger l’opposition et les médias, à rejeter la démocratie et la liberté et à annoncer la naissance d’une dynastie (Al khilafa), mais aussi à user de la violence et de la menace à l’encontre du reste de la société civile. Ainsi, il a suffi de refuser l’entrée en Tunisie de deux prédicateurs impliqués dans des attentats terroristes qui ont causé une trentaine de morts pour que le mouvement déclare la guerre à l’État et à Ennahdha.



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Deux nouveaux délégués démis de leurs fonctions

Suivant