À Jendouba, il ne fait pas bon être un voleur !

À Jendouba, il ne fait pas bon être un voleur !
National
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À Jendouba, attention, voleur s'abstenir ! Ni jugement, ni procès, une fois accusé de vol... d'une moto, des barbus vous sautent dessus pour appliquer leur charia et vous tranchent les deux mains. C'est ce qui vient d'arriver, hier, à Nizar Jandoubi, originaire de Jendouba (un nom plus explicite que ça, tu "te coupes les mains"!). En plein apéro dans un coin tranquille entouré de silence, dans un cimetière, Jandoubi a été attaqué par «une centaine de personnes qui semblent être des salafistes», rapporte Mosaique Fm. Après avoir été paralysée à l'aide d'un gaz, la victime s'est fait trancher les deux mains. Nizar Jandoubi est actuellement à l'hôpital Rapta. Son état est jugé critique, ajoute la même source. Cet incident barbare ne va pas sans nous rappeler celui du jeune Mahrane Soltani. Le 13 mars 2012, Soltani, 18 ans à peine, a été agressé à Jendouba par des salafistes qui l'accusaient de vol. Il a souffert de "plusieurs blessures, dont un nerf, coupé au niveau de la main". La thèse de l'application de la charia pour lui couper la main a fait le tour du web tunisien. Ce qui a valu l'intervention du porte-parole du ministère de l’Intérieur, fraîchement nommé, Khaled Tarrouch, pour calmer les esprits et donner moult explications contredisant cette théorie. Aujourd'hui, aussi, on tente de dédramatiser le mal commis par ces groupuscules. Sur les ondes de Mosaique Fm, Naiim Mannei, membre de la commission de contrôle de l’Union nationale des syndicats des forces de sécurité, a déclaré que la main de la victime avait été coupée par inadvertance alors que les agresseurs tentaient de reprendre la moto... Apparemment, Mannei ne s'attendait pas à ce que l'info filtrerait sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'une main, mais de deux ! Face au mutisme du gouvernement et au laxisme judiciaire, ayant pour conséquence l'encouragement de la violence chez le mouvement extrémiste salafiste, la société tunisienne, sa richesse et son tourisme continuent à être menacés sous l’œil presque ‘admiratif’ des Jebali, Laârayedh, Zbidi and co... Rappelons qu'après les mises en garde israélienne à l'occasion du pèlerinage annuel de la Ghriba (Djerba), l’Allemagne, à son tour, hier, a conseillé à ses ressortissants de ne pas côtoyer les zones chaudes du nord du pays, spécialement celles de Sejnane et de Cap-Serat (gouvernorat de Bizerte). Rappelons que déjà il y a quelques jours, un groupe d’étudiants avait été la cible de quelques salafistes de la région. N'oublions pas, également, la mésaventure des cadres de la BAD (Banque Africaine de Développement). Des salafistes leur avaient barré la route, armés de matraques, d’armes blanches et de grosses pierres et les avaient immobilisés puis relâchés suite à l'intervention de quelques Tunisiens et personnes âgées de la région.



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