Parole de SNCFT : entre Sfax et Gabes, un sit-in peut en cacher un autre !

Parole de SNCFT : entre Sfax et Gabes, un sit-in peut en cacher un autre !
National
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L’événement, avant-hier, a été la levée du sit-in des agents de la SNCFT de Gabes qui réclamaient la création d’une direction régionale dans la région. Ils ont obtenu gain de cause après 6 jours de blocage et de perturbation du trafic ferroviaire dans le Sud. Les tractations avec la direction générale de la société se sont soldées par l’engagement de mettre en place une direction régionale comme le souhaitaient les sit –inneurs, en prévoyant dans un premier temps et à titre transitoire, d’en confier la responsabilité aux services centraux de Tunis, en attendant l’allocation des ressources et l’affectation des moyens nécessaires. Suite à la confirmation de cette promesse, un premier train a quitté la gare de Gabes à destination de Tunis vers 23 heures avant-hier, suivi d’un autre train à 5 heures le lendemain matin puis un autre vers 11 heures. Mais surprise ! À l’arrivée du train de 11 heures à la gare de Sfax, il a été empêché de quitter le quai par des agents relevant de la direction de cette région. Le motif de cette action bizarre et dangereuse est encore inconnu. Certains n’hésitent pas à le rattacher aux mouvements observés à la SNCFT depuis novembre 2011. À cette date et au moment où des milliers de passagers se préparaient à rentrer chez eux, à l’occasion de l’Aid El Idha, les agents de la gare de Sfax ont observé une grève pour appeler à l’amélioration de leur situation. La grève a repris le 14 mars pour protester cette fois contre l’inexécution d’un accord stipulant l’augmentation des primes et l’absence d’un plan de relève pour remplacer ceux qui allaient bientôt partir en retraite. Elle a pris fin le 21 mars après qu’il leur a été promis de reprendre les négociations. Le 22 mars, les agents et cadres de la SNCFT de Gabes, soutenus par des habitants de la région, sont entrés en sit-in pour réclamer la création d’une direction régionale indépendante de celle de Sfax. Les arguments invoqués ont été que la dépendance à Sfax ne se justifiait pas et leur causait des pertes de temps et d’argent. Un passager ou un employé doit parcourir 130 km pour accomplir une formalité banale ou déposer un dossier ordinaire. Finalement, la direction générale de la société a pris un engagement en leur faveur à travers un écrit adressé aux sit inneurs le 27 mars 2012. Le trafic a repris au grand bonheur de tout le monde. Mais voilà que le mercredi, le train de midi en partance vers Tunis, a été bloqué par des agents de la gare de Sfax qui ont obligé leurs collègues et les passagers qui étaient à bord, de l’abandonner sur le quai de la gare. Cet acte, pour lequel aucune explication n’a été donnée jusque-là, ne peut pas être étranger à cette série de mouvements de protestations à Sfax et à Gabes. Il peut s’agir de réactions en cascade entre les équipes de Sfax et de Gabes qui se reprochent le manque d’implication et de solidarité vis-à-vis de leurs mouvements sociaux. Comme il peut s’agir d’actions programmées dans le cadre d’une démonstration de force visant le blocage d’un service public. Mais cette version est à écarter, car le boycott n’a pas droit de cité dans les conflits sociaux. Comme il peut s’agir aussi d’un enjeu régional et d’un conflit entre ceux qui réclament une entité autonome et ceux qui veulent maintenir la compétence de la direction de Sfax, capitale du Sud, dans la région de Gabes, capitale du Sud Est tunisien. La décision de confier aux services centraux à Tunis, la gestion provisoire de la future direction régionale plutôt que la garder à Sfax, accrédite cette version. Ces trois explications plausibles qui n’ont rien à voir avec les aspects sociaux afférents aux relations de travail, nécessitent un tour de table sérieux entre les partenaires et l’administration concernés pour chercher à savoir si les quelques incidents qui se sont produits lors et à l’occasion des mouvements observés à Sfax et à Gabes, sont ou non des actes isolés, et pour mettre un terme à certaines incivilités qui nous empoisonnent la vie.



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