Manipulation quand tu nous tiens

Manipulation quand tu nous tiens
National
print



Voilà ce qui arrive lorsque des députés de l'opposition se retirent d'une séance de l'Assemblée nationale où le gouvernement provisoire devait rendre compte, et laissent les ministres donner libre cours à leurs interprétations des évènements, devant un parterre de députés de la Troïka, totalement acquis à la cause. M. Laâreydh a donné une version tout à fait erronée de ce qui s'est passé devant le ministère de l'Intérieur lors de la manifestation de soutien à l'UGTT ! ! Non content de dénigrer les manifestants, et de donner implicitement son avis sur leurs slogans et leurs revendications, le ministre s'est aussi permis de donner un jugement de valeur sur ces mêmes manifestants ! ! Les uns, toujours selon lui, étaient ivres et avaient jeté des "bouteilles d'alcool" sur les policiers qui, toujours selon le ministre de l'Intérieur, avaient fait montre d'une discipline exemplaire ! ! Sur les réseaux sociaux, des gens qui avaient participé à la manifestation ont crié au scandale ! ! Faux ! ! Et les témoignages de fuser de toutes parts, photos à l'appui ! ! Mais à quoi serviront-ils face à la surdité du gouvernement et de la Troïka ? De plus, jeter des bouteilles d'eau ou de boisson gazeuse, ou encore d'alcool revient au même. Alors, pourquoi M. le ministre s'est-il permis ce mensonge ? Est-ce pour coller, une énième fois, une étiquette aux manifestants (laïcs, syndicalistes et progressistes sont-ils systématiquement des ivrognes et des débauchés)? L'état "islamique", que Ennahdha veut imposer n'a pas encore pris place que M. Laâreydh, et dans le sillon d'une déclaration du Premier ministre faite en Arabie Saoudite dans laquelle il a laissé comprendre que la Tunisie allait interdire la vente d'alcool progressivement, profite de son intervention à l'assemblée pour démontrer que l'alcool était à l'origine des dépassements qui ont eu lieu lors de ladite manifestation. Faudra-t-il interdire l'alcool pour que nos manifestations se déroulent dans le calme et le respect des droits de l'homme ?




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Arrestation d’un deuxième terroriste

Suivant