La dernière manifestation pour les libertés l’a amplement prouvé : les Tunisiennes sont désormais en première ligne pour défendre des droits menacés et dénoncer le double langage des politiciens.
Passionnées, militantes, attachées à leurs libertés, les femmes sont montées au créneau et ne laisseront rien de nature à peser sur nos acquis de société s’imposer à nous.
Malheureusement minoritaires dans une assemblée constituante qui aurait dû être paritaire, les Tunisiennes sont néanmoins au cœur de l’action politique. Également visibles avec leurs voiles qui soulignent leur appartenance, elles se trouvent aujourd’hui des deux côtés des lignes de démarcation de tous les discours.
Avec la fougue de la jeunesse ou la maturité de l’expérience, les Tunisiennes nous montrent le chemin. Elles sont les sentinelles de l’égalité et les éclaireurs du futur.
Vigilantes, elles donnent l’exemple. A nous de savoir être à la hauteur de leur engagement. Et puissent celles et ceux qui qualifient de 0,1% les Tunisiennes sincèrement jalouses de notre code du statut personnel réfléchir et apprendre à douter.
Elles sont les 50%, pour ne pas dire plus. Elles sont l’avenir de l’homme lorsque ce dernier hésite ou s’accroche à des privilèges passéistes. Elles sont ce qui fait que la Tunisie est un exemple unique dans l’aire arabe et islamique.
Cet exemple, on cherche à l’abattre à tout prix, car cela constituerait une revanche historique de mettre à genoux une république civile et moderne (malheureusement souillée par Ben Ali et consorts) qui a toujours fait figure d’exception.
Cette offensive contre notre mode de vie passe par une reprise en main de la liberté acquise par les Tunisiennes. Pour faire plier notre pays et le ramener à la norme de nos « frères » (pourquoi n’avons-nous pas de « sœurs »), il s’agit d’abord de mater les femmes.
Mais ce projet funeste, les Tunisiennes l’ont vite saisi. Et les voilà, souvent devant les hommes, en première ligne du nouveau combat pour la dignité menacée. Puissent les potentats et roitelets rétrogrades le comprendre : les Tunisiennes finissent toujours par gagner…