Le doyen de la faculté de La Manouba n’exclut pas le recours au service d’ordre

Le doyen de la faculté de La Manouba n’exclut pas le recours au service d’ordre
National
print



Aujourd’hui, en fin d’après-midi, Mr Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, a donné dans son bureau une conférence de presse, en présence de plusieurs représentants des chaînes de télévision et de radio nationales et internationales, dans le but de sensibiliser l’opinion à la situation dégradante que connaît l’enceinte de la faculté depuis quelques jours. Il a d’abord signalé le fait que les contestataires n’avaient pas réellement de revendications, mais plutôt des objectifs. Après avoir exprimé le regret que la faculté des lettres focalisait l’attention par les incidents aux antipodes de sa vocation, le doyen a tenu à rappeler la position de l’institution, décidée hier soir, position émanant de la concertation avec le conseil scientifique, l’UGET, le syndicat de l’enseignement supérieur et celui des fonctionnaires de l’établissement. Cette position consiste à demander aux « sit inneurs » de quitter les locaux de l’administration. Les dépassements enregistrés depuis lundi dernier par ces personnes étrangères à la faculté ont fait que les responsables n’ont plus la maîtrise du déroulement normal de la vie universitaire. La position de la faculté exige que tous ceux qui veulent accéder à l’enceinte du domaine universitaire doivent présenter une pièce d’identité. Ce matin, c’est avec consternation que l’on a constaté la violation de la position souveraine de la faculté, à travers des actes de violence perpétrés par un groupuscule de jeunes intégristes qui ont forcé le portail d’entrée de la faculté. Cet envahissement s’est accompagné d’agressions subies par les employés de l’institution. Le doyen a attiré l’attention sur le fait qu’on était à quelques semaines des vacances d’hiver, et l’on ne pouvait plus se permettre de perdre du temps d’autant que les partiels pointent à l’horizon. La reprise des cours, prévue pour demain, ne peut s’effectuer que dans une atmosphère de sérénité, a-t-il ajouté. Et Mr Kazdaghli de souligner que la situation est devenue insoutenable pour un corps enseignant qui n’est pas habitué à ce genre de confrontation, sa vocation étant seulement de dispenser le savoir et d’encadrer. Le message que Mr Habib Kazdaghli a voulu transmettre est qu’il est devenu impossible d’appliquer les décisions du conseil scientifique, la plus importante étant celle de l’interdiction de voiler le visage durant les cours et les examens. Homme de dialogue, le doyen insiste sur le fait qu’il n’entend nullement suspendre les négociations avec les « sit inneurs », mais seulement avec ceux qui sont inscrits à la faculté des Lettres de la Manouba. Cependant, s’il s’avérait que tous ces efforts n’aboutissaient pas, il pourrait le cas échéant recourir aux autorités de la sécurité pour sortir de cette impasse. La conférence de presse aura été marquée par le témoignage grave d’une enseignante de la faculté des Lettres de La Manouba. Mme Amel Grami a fait l’objet d’une agression à la fois verbale et physique alors qu’elle se dirigeait vers sa voiture. L’individu, étranger à l’établissement, qui s’en est pris à elle, na pas hésité à la traiter des pires des qualificatifs d’une manière éhontée. Un groupe de filles portant le niqab l’ont, de surcroît, atteinte dans son intégrité en la prenant en photo. Des actes d’une gravité inouïe qui visent à travers l’enseignante l’ensemble du corps professoral. Absolument scandaleux !



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

France - Migration : Un don de cinq millions d'euros au profit de la Tunisie

Suivant