En attendant une "loi" pour légaliser le niqab dans les universités ?!

En attendant une "loi" pour légaliser le niqab dans les universités ?!
National
print



L’incursion des salafistes dans l’enceinte de la faculté des Lettres de Manouba a relancé le débat sur le port du niqab. Ces étudiants salafistes, certes minoritaires, mais renforcés par des éléments venus de l’extérieur, ont bloqué toutes les activités de la faculté, étudiants et professeurs réunis. Selon eux, la nouvelle donne politique donne le droit à chacun de s’habiller comme il l’entend, de porter le niqab et d’avoir une salle de prière dans l’enceinte de la faculté. Ils contestent toute interdiction allant à l’encontre du port du niqab principalement. Et pourtant, le ministère de l’Enseignement supérieur a déjà exprimé sa position par rapport à ce point de friction entre les enseignants et certaines étudiantes portant le niqab et tenant coûte que coûte à passer les examens sous leur voile. Il interdit le port du niqab aux élèves, étudiants, enseignants et fonctionnaires de tous les établissements scolaires et universitaires et rappelle également que les étudiants sont tenus de décliner leur identité à l'entrée des établissements. La position du ministère est claire et précise… Mais ce n’est pas exactement l’avis de M. Noureddine Bhiri, membre du bureau politique d’Ennahdha, qui estime que la polémique n’a pas lieu d’être. Selon M. Bhiri «Ennahdha est pour le respect des libertés individuelles, contre la violence et surtout contre toute obligation concernant le port imposé ou non du voile, et que dans ce cas de figure, seul le dialogue entre les deux parties pourra instaurer des solutions». «Certains veulent répéter le scénario de la guerre contre le port du voile dont la pays a longtemps souffert. Avant le 14 Janvier, cette interdiction était une cause d’injustice et une source de tension au sein de la société tunisienne. On appliquait la circulaire 108 alors que cette circulaire n’a plus valeur d’être aujourd’hui». Se décrétant en faveur des libertés individuelles, M. Bhiri se contredit toutefois lorsqu’il précise qu’«il faut que chaque directeur d’établissement prenne les décisions en se référant au ministère dont il dépend». Étant donné que le ministère de l’Enseignement supérieur, premier concerné par cette affaire, a été clair sur sa position, on se demande pourquoi M. Bhiri s’est désengagé de cette position et en a adopté une plus "libérale". M. Bhiri conseille d’ailleurs aux universités de trouver elles-mêmes des solutions médianes afin de traverser cette période de transition délicate dans les meilleures conditions sachant que l’ancien gouvernement n’a pas encore matériellement quitté ses fonctions.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Stress hydrique : le taux de remplissage des barrages est de 35,8%

Suivant