Les Saoudiens prêts à extrader Ben Ali ?

Les Saoudiens prêts à extrader Ben Ali ?
National
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Le juge d'instruction du Tribunal de Première instance de Monastir vient de lancer un mandat d'arrêt international, via Interpol, contre le président déchu Ben Ali et l'ancien directeur de l'Aviation Civile et des Aéroports, Mohamed Cherif, rapporte la TAP. Cette décision fait suite à la plainte déposée, le 29 juin dernier auprès du procureur, par un comité composé de 10 avocats au nom d'un groupe de citoyens "victimes" réclamant la protection de l'aéroport de Monastir. Ce dernier étant, lui-même, victime d'une "transaction suspecte". L'enquête, qui s'est ouverte le 7 juillet, a permis de réunir plusieurs chefs d'accusations contre le tandem Ben Ali/Cherif, pour préjudice causé à l'administration à travers le détournement de contrats et d'argent publics à des fins personnelles . Pourquoi en ce moment précis, puisqu'une première requête ,en ce sens, avait déjà été adressée à Interpol le 6 août, parallèlement à l'enquête ouverte par la brigade économique au sujet des abus financiers perpétrés par les deux hommes. Il n'échappera à personne, en ce sens, que cette énième demande d'extradition, dont presque plus personne ne croit en l'efficacité, intervient au moment où une haute personnalité saoudienne, en l’occurrence le prince Saoud Al-Fayçal a effectué une visite en Tunisie, mercredi dernier, et a rencontré le président de la République par intérim, Foued Mbazaâ, à qui il a transmis un message du roi Abdallah. Il a également eu un entretien avec le premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi. C'est la première visite d'un officiel Saoudien de cette importance depuis le 14 janvier, c'est à dire depuis que le Royaume d'Arabie Saoudite a accueilli Ben Ali après sa fuite. Si rien n'a filtré sur le contenu des entretiens du prince avec Mbazaâ et Essebsi, son extradition a été à coup sûr évoquée. Certains avancent même que Riyad est prête à « remettre » Ben Ali sous certaines conditions. Mais, concrètement, est-ce que la position saoudienne a changé, ou risque de changer au vu de l'évolution rapide des événements en Tunisie et dans le monde arabe ? De toute façon, et jusqu'à preuve du contraire, Riyad s'appuie toujours sur la non-existence d'accords d'extradition entre la Tunisie et l'Arabie Saoudite pour garder Ben Ali chez elle. De quelle « monnaie de change » disposent les Saoudiens pour continuer à entretenir de bons rapports avec les futurs dirigeants tunisiens, sans leur « remettre » le déchu ?



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