Après Khaled Kobbi, who's next ?

Après Khaled Kobbi, who's next ?
National
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Le mandat de dépôt en prison à l’encontre de l’homme d’affaires, entrepreneur et promoteur immobilier Khaled Kobbi ouvrira-t-elle les dossiers de corruption, de mauvaise gestion, de lapidation de biens publics, etc. dans le monde des bâtiments et travaux publics (BTP), aussi bien que dans le monde des affaires en général ? Le promoteur est coupable. Il était le profil idéal pour le système de corruption de la Tunisie sous Ben Ali. Aujourd’hui, en commençant par son jugement, Khaled Kobbi paraît être le " candidat " parfait pour notre système judiciaire post-14 janvier ! Khaled Kobbi ne «semble être» (à mettre entre guillemets s'il vous plaît) qu'un petit gros «pigeon» dans les affaires de corruption. Son arrestation à cor et à cri n'est-elle pas pour leurrer les Tunisiens et permettre aux gros poissons encore à la tête de certaines institutions, malgré l'adhésion qu'ils ont eue à la politique de Ben Ali et surtout à celle de sa femme Leila, de rester bien en place ? Ce sont autant de questions que doivent se poser les Tunisiens. Car même si les têtes sont parties, les racines sont encore bien ancrées et elles font ce qu'elles veulent en tout impunité et en tout connivence. Les grandes affaires de corruption dans le domaine du bâtiment sont le résultat du système de Ben Ali. « Fifty-Fifty » était la règle pratiquée par l’ancien Chef de l'Etat, de son entourage et de son système. Khaled Kobbi, écroué dans l’affaire du Pont de Radès, n’est pas seul à avoir mis les pieds dans la corruption. Il n’a pas agi seul, plusieurs sont corrompus comme lui. Ils sont très nombreux ceux à avoir bénéficier du système. Au ministère de l’Equipement, les dossiers des grands chantiers peuvent les nommer un à un, de l’entrepreneur au bureau de contrôle, en passant par les chefs de la bureaucratie, etc. Car, dans le monde de l’immobilier, de la BTP, et sans qu’on généralise, l’escroquerie est un pain quotidien. Du simple ouvrier, passant par le maçon, l’entrepreneur, le bureau de contrôle, le promoteur immobilier, etc., on ne gagne pas de l’argent dans ce secteur sans recourir aux diverses méthodes d’escroquerie, voire de filouterie. Un centimètre dans les portes, deux sur l’épaisseur d’une route goudronnée, le deuxième choix au lieu du premier choix des matériaux... la liste est longue. Mais personne ne bouge ! Fethi Damek, le promoteur immobilier qui a souffert pendant les années de Ben Ali, a cité ceux qui ont orchestré son calvaire dans sa fameuse lettre à la commission d’enquête sur les affaires de corruption : Mehdi Mlika, Slaheddine Ben Ali, Belhassen Trabelsi, Khaled Kobbi, Saleh Manai, Noureddine Hachicha, Abdelaziz Ben Dhia et divers autres bureaucrates à la BNA et aux ministères de l’Equipement et de l’Intérieur, etc. Dans cette affaire, le groupe Khaled Kobbi a été chargé de démolir son complexe immobilier pour un montant de 473 mille dinars, payé par la municipalité après avoir eu deux prêts dans des délais très courts. Le tribunal a auparavant nommé un expert qui a évalué le coût de la démolition à 45 mille dinars. La différence est allée dans les poches des partenaires semble-t-il. Mais voilà, puisqu'on connaît les noms des personnes corrompues et qu'elles n'ont pas toutes fui à l'étranger, pourquoi rien n'est fait pour les arrêter et les questionner ? Pourquoi n'arrête-t-on que le «menu» fretin, qui ne pourra faire tomber personne avec lui ? Serait-ce pour protéger certains qui continuent à avoir la mainmise sur le pays et son économie ? Who is the next ? Qui sera le prochain sur la liste : un menu fretin ou un très très gros poisson ?



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