Benetton sous-paie les petites mains de Kasserine !

Benetton sous-paie les petites mains de Kasserine !
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Pour beaucoup, la Révolution dite de Jasmin n'a rien changé du tout et ce n'est pas les ouvrières employées dans la couture qui font dire le contraire, surtout celles des «usines» de Kasserine, servant d'ateliers à Benetton. Cette marque italienne de prêt-à-porter, profitant des problèmes d'emploi engendrés par la Révolution dans une zone comme Kasserine, n'a pas jugé bon d'augmenter le salaire des ouvrières les laissant à 5 euros par jour, soit environ 9,9 dinars. Ce qui fait 130 euros par mois, soit environ 257 dinars. C'est ce qu'affirme, en tout cas, l'envoyé spécial du journal français Ouest-France dans un article intitulé «Elles cousent du Benetton pour 5 euros par jour». Benetton s'est installé dans la ville de Kasserine il y a de cela cinq ans «promettant des commandes si des ateliers étaient créés». C'est ainsi que sont nés les 38 ateliers à la merci de la marque, montés par des privés et employant «3 000 salariés et apprentis, à 90 % des femmes. Et fabriquent, chaque année, des millions de pièces pour la marque italienne, qui n'a pas investi un dinar», comme l'écrit l'envoyé spécial du journal français. Mais voilà et comme souligné par le journaliste, les salaires n'ont pas augmenté. Pis ! Ils «sont au minimum de ce que prévoit la convention collective du textile». Malgré les grèves, rien n'a changé ! Et pour cause ! Apparemment, la marque joue sur l'avenir et le devenir incertains de «ses» employés dans cette région défavorisée. Benetton pourra tirer son épingle du jeu en «habillant» cette non augmentation sur le dos des particuliers qui emploient le personnel. Mais ces privés sont eux-mêmes payés par la marque et à la pièce ! Il faut savoir que Benetton ne fournit pas le fil ! D'après le journaliste de Ouest-France, la marque italienne paye «1,20 euros par pantalon, coupe compris», soit environ... 2 dinars 300, alors que l'atelier paye le fil à... 0,60 euros, soit la moitié du prix du pantalon ! D'autre part Benetton est totalement intransigeant avec les défauts. Les ateliers ont «le droit à 1 % de pièces avec un défaut», dépassé ce pourcentage, l'Italien retire «20 € pour chacune» de la somme totale. Comme Benetton est le seul client de Kasserine, il tient les petites mains dans sa main !



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