Lu, vu et entendu - Chérie, passe- moi le sucre !

Lu, vu et entendu - Chérie, passe- moi le sucre !
Chroniques
print



Lu dans un quotidien de la place que les Tunisiens étaient devenus les champions du monde en matière de consommation de sucre. Nous utilisons 33 kilos de sucre par an et par personne, ce qui nous place en haut de la hiérarchie mondiale. L’obésité risque de connaitre de beaux jours chez nous. Gavez-vous les mecs ! Un coup de chemia par ci, un gazouz par là et vous cultivez un bon petit diabète pour vos vieux jours. Faut dire que chez nous, on se sucre comme on peut. Et puisque les Trabelsi et consorts se sont bien sucrés sur notre dos, nous, on se rattrape en ayant la main lourde sur le sucre. Encore heureux qu’on soit pas en Bolivie vu que là-bas la monnaie nationale c’est le… sucre ! Tiens, les fuyards pourraient tenir une idée d’exil aussi doré qu’adouci. C’était notre rubrique : rien ne sert d’édulcorer, il faut savoir partir à point…

TRANSIT

Lu dans un autre journal cette coquille qui donne à réfléchir.

Il s’agit de partis politiques et le rédacteur regrette leurs luttes fratricides et «  intestinales ». Plutôt grêle, la bataille ! Alors qu’on parle tous de transition démocratique, nous voilà en plein transit. Surtout pas trop de contradictions, sinon on risque une méchante fièvre intestine. Parole de colon !

DEMOCRATES MAIS ENTRE NOUS

Vu deux jeunes filles plutôt sympa. Elles m’ont raconté leur déception d’avoir été poliment dégagées par les féministes de l’association des femmes démocrates.

Naïves, les deux filles voulaient s’inscrire et participer. On leur a opposé la nécessité d’un double parrainage. N’entre pas à l’association qui veut !

C’est quoi ça : de la paranoïa, de l’élitisme ou de l’exclusion ? Dépitées, les deux jeunesses ont maintenant une très haute idée des féministes. Elles résument leur pensée en quelques mots bien choisis: « C’est pas leur faute, elles sont tombées dans la dictature quand elles étaient petites ! » Vingt sur vingt pour le cynisme mais que ça n’empêche pas les femmes démocrates de nous expliquer ce qu’elles entendent par démocratie. On dirait un de ces syndicats des avantages acquis où il faut montrer patte blanche pour être admis. Réveillez-vous les filles, au cas où vous le sauriez pas, il y a eu une révolution !

MA SORCIERE BIEN AIMEE

Entendu la meilleure de ces derniers jours. Ça se passe dans un bureau où la majorité du personnel est féminin. Pour ne rien arranger, la directrice est plutôt du genre superstitieux. Et les membres de son équipe le savent et s’en servent contre elle. Du coup, de méchantes mains anonymes s’amusent à cacher des rognures d’ongles dans les coins. Toutes sortes de talismans sont utilisés pour attirer le mauvais œil contre la patronne. Celle-ci a une riposte imparable. Chaque matin, avant de commencer la journée, elle s’enferme au bureau. Si vous croyez que c’est pour consulter la hiérarchie au téléphone, vous vous trompez. Si vous croyez que c’est pour lire la revue de presse à tête reposée, vous avez aussi tout faux. En fait, notre directrice utilise ce quart d’heure pour répandre des encens. Chaque jour, elle apporte avec elle du bkhour sensé annuler les petites sorcelleries de ces collègues. Je la vois d’ici tourner avec son kanoun au milieu des dossiers et chasser les jnoun qui pourraient handicaper son action. Quand on sait que cela se passe dans un établissement public des plus féministes et des plus sérieux, on ne peut que grincer des dents. Je vous l’ai dit, les gars, on n’est pas encore sortis de l’auberge !



Commentaires

People et nostalgies - Il était une fois Habiba Messika

Précédent

Sidi Bou Said : A quand une rue Rodolphe d'Erlanger ?

Suivant