Nous sommes devenus cyberactivistes malgré nous!

Nous sommes devenus cyberactivistes malgré nous!
Tunis-Hebdo
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Jamais les réseaux sociaux n’ont eu autant de succès. Et pour cause, certains imputent le succès de la révolution des Tunisiens au net. Depuis que Mohamed Bouazizi s’est immolé, et alors que les médias officiels ont complètement zappé le problème, les internautes se sont investis sur les réseaux sociaux pour relayer des informations sur tout ce qui se passait. Beaucoup ont entendu parler des réseaux il y a une semaine ou deux, alors que l’action était menée depuis bien plus longtemps. Une mobilisation sans précédent a été faite par des internautes tunisiens du monde entier. Face au black out médiatique, le seul moyen de s’informer était de se connecter à tnlabs.org, l’agrégateur des twitts tunisiens. Sami Ben Romdhane a eu l’idée astucieuse de créer une plate-forme où on pouvait lire tout ce qu’écrivaient les twitteurs tunisiens. Il suffisait donc de cliquer sur #sidibouzid pour savoir en live tout ce qui se passait dans le pays. Quand les choses ont commencé à se serrer, une autre organisation s’est mise en place pour veiller sur tous ceux qui diffusaient l’information. Dès qu’un des internautes ne donnait pas de signes de vie, une campagne se mettait en place pour le retrouver ou lancer l’alerte. Maintenant dire que la révolution est une révolution du web serait injuste vis a vis de tous ces jeunes qui ont bravé le danger et manifesté dans la rue… il s’agissait plutôt, pour le web, d’une mission d’information, de sensibilisation et de communication. Certains ont cherché à fermer les yeux mais plus les jours passaient et plus il y avait de personnes qui diffusaient sur le net. A un moment, certains en manque de courage se sont mis à aider à leur manière. Ils envoyaient par exemple des vidéos et des informations à ceux qui diffusaient déjà sur leurs murs ou via twitter. Les réseaux sociaux ont donc remplacé les journalistes, pas très actifs par rapport à ces évènements. L’arrestation de Slim Amamou et Aziz Amay a été aussi un moment important dans « la lutte » des internautes. En ayant arrêté un des nôtres, les plus actifs du web tunisien, la « police » a en quelque sorte obligé les internautes à réagir. Il n’était plus possible de faire marche arrière. Et c’est donc ce système répressif qui a fait des gentils internautes des cyberdissidents. Maintenant que la pression et la peur ont baissé, beaucoup se sont mis a écrire franchement leurs pensées et les partager. Le plus important est d’avoir assez de souffle pour continuer.



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